La paracha de cette semaine « Houkat* » nous parle, entre autres, de ce fameux épisode où l’on voit Moïse frapper le rocher au lieu de lui parler et on en connaît les conséquences. Dieu s’opposera à ce que Moïse entre en terre promise.

Un événement un peu difficile à accepter…

En effet, en Exode 17, il est écrit : « Voici, je me tiendrai devant toi sur le rocher d’Horeb; tu frapperas le rocher, et il en sortira de l’eau, et le peuple boira. »

Et en Nombres 20, nous lisons : « Puis Moïse leva la main et frappa deux fois le rocher avec son bâton. Il sortit de l’eau en abondance. L’assemblée but, et le bétail aussi. Alors l’Eternel dit à Moïse et à Aaron: Parce que vous n’avez pas cru en moi, pour me sanctifier aux yeux des enfants d’Israël, vous ne ferez point entrer cette assemblée dans le pays que je lui donne. »

Penser que Moïse soit puni parce qu’il « frappa le rocher » au lieu de « parler au rocher » est difficile à accepter.

Pourquoi, dans la première péricope, fallait-il frapper le rocher et pourquoi, malgré la désobéissance de Moïse dans la deuxième péricope le rocher donna-t-il son eau salvatrice ? Pourquoi en Nombres 20 Dieu demande-t-il à Moïse de « prendre le bâton » s’il ne devait pas l’utiliser ?

En étudiant ce texte, en le méditant, en le travaillant avec les outils adéquates, on découvre qu’il nous faut nous intéresser au « Rocher » en effet, la concordance « Bible on line » nous donne un numéro « Strong » différent suivant le verset pour « Rocher » :

-       06697 pour la première occurrence à savoir … הַצּוּר … TSOUR 

-       05553 pour la deuxiéme occurrence à savoir …  הַסָּלַע …CELA

Quand l'homme prie, disait Louis Finkelstein, un éminent rabbin américain du siècle dernier, il s'adresse à Dieu; quand il étudie, c'est Dieu qui s'adresse à l'homme.

C’est donc maintenant que les choses deviennent intéressantes ; quelle différence peut-il y avoir entre un « Tsour » et un « Cela » ? Avec les 54 occurrences du terme « Cela » et les 74 du terme « Tsour » que pouvons-nous déduire ?

Le verset 13 de Deutéronome 32: Il l’a fait monter sur les hauteurs du pays, Et Israël a mangé les fruits des champs ; Il lui a fait sucer le miel du rocher (Cela), l’huile qui sort du rocher (Tsour) le plus dursembleêtre le seul qui mette en concurrence les deux expressions.

Si on y voit l’expression de la dureté du peuple, dans l’hébreu usuel « Tsour » a la dureté du silex tandis que « Cela » est la pierre poreuse, plus tendre ; on peut penser que les années difficiles passées dans le désert ont rendu le peuple plus docile. 

N’oublions pas que cet événement est conséquent à la mort de Myriam qui savait abreuver le peuple. En venant vers Moïse, le peuple était assoiffé de la parole de Dieu, le puits qui les accompagnait ayant disparu ; ils étaient réceptifs donc nul besoin de bâton mais de paroles. Moïse a-t-il manqué de discernement ou lui était-il difficile – comme pour nous- de passer la main, de laisser le peuple gérer les situations à venir ?

Place aux jeunes, en somme… mais, bien sûr, vous n’êtes pas obligé de me croire !

*voir le lien en cliquant sur Houkat