Dans le billet « Eclats de lire », je disais que Nazaréen n’avait rien avoir avec Nazareth malgré que Bible-on-line précise que les habitants de Nazareth sont des Nazaréens ! Pourquoi ? Parce que, tout simplement, la ville de Nazareth n’existait pas à l’époque de Jésus.

Les livres de l’A.T. ont de nombreux chapitres qui ne sont que des listes de noms de villes de Palestine même si on ne sait plus, si on a jamais su où se trouvait la plupart de ces villes, le noms sont là… mais pas de Nazareth !

De même, l’historien Juif Flavius-Josèphe, contemporain de Jésus à une génération près, qui a dressé un catalogue des villes de Palestine, ne connaît pas Nazareth ! De plus, il fait de Jésus, dans l’un de ses livres « La guerre des juifs », un  « Homme sage, auteur d’actions extraordinaires, qui était le Christ » mais en aucun cas il ne fait la relation entre Jésus et Nazareth ! (Ni même entre le Jésus de l’Evangile et le Christ.)

Comment se fait-il que les Evangiles apocryphes, racontant avec un surplus de détails, dans le but de satisfaire la curiosité des premiers chrétiens, la vie des parents, la naissance merveilleuse, les premières années de Jésus  « qui a été élevé à Nazareth » ne disent rien au sujet de cette ville, de son emplacement en Galilée.

Que se soit dans les épîtres apostoliques ou dans les écrits profanes et polémistes pas un mot de cette Nazareth de nulle part !

Les pèlerins devront attendre le moyen âge pour visiter, dans l’actuelle Nazareth,  l’atelier de Joseph, la grotte qui servait de chambre à la famille… comme à Bethléem.

Mais si Bethléem de Juda ou de Judée est, souvent, cité dans l’A.T, pour être la ville de David, il faut noter qu’il existe un lieu que l’on appelle : Bethléem de Galilée !

En Josué 19 ;15 il est écrit : Plus, Kattat, Nahalal, Chimrôn, Yideala et Beth-Léhem: douze villes, avec leurs bourgades. Telle fut la possession des enfants de ZabuIon

Le pays de Zabulon est un petit territoire, au sud de la montagne de Galilée ; c’est là que se trouve ­Nazareth. Le pays de Nephtali est plus étendu, à l’est des collines en remontant la haute vallée du Jourdain ; c’est là que se trouve Capharnaüm. Si l’on ajoute la rive gauche du Jourdain, on a tout le pays que Jésus parcourt en annonçant le Royaume. En 732 avant Jésus Christ, le roi assyrien Téglat Phalasar avait conquis la Galilée, déporté ses habitants, installé dans le pays des colons païens. Au temps de Jésus, même si une re-judaïsation a été mise en œuvre depuis un siècle, la Galilée garde la réputation d’être le cercle (en hébreu galil) des païens (goyim).

Que le Messie vienne de Galilée est donc, à l’époque, hautement improbable (Jn 7, 41-52). À plus forte raison d’un obscur village galiléen : de Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon (Jn 1, 46) ?

Qui lit les évangiles d’une façon suivie et réfléchie, comprend qu’il a fallu toute la perspicacité des scribes chrétiens versés dans une connaissance approfondie des Ecritures pour imposer ces « midrashim » évangéliques qui édifieront le Christianisme aux cours des siècles à venir.