Dans le billet commentant la paracha "Béréchit" il était beaucoup question de Caïn pour qui le verset 4 ; 1 de la Genèse est très loquace: rapport sexuel, grossesse, accouchement. Eve donne même une explication pour le nom qu'elle lui donne. Il n'en est pas de même pour Abel qui n'est que le frère de Caïn. L'explication de son nom, il faut que le lecteur la trouve lui-même en s'ouvrant à la méditation*.

הבּל, Abel ou Hevel en hébreu, la recherche dans la concordance et dans le dictionnaire nous donne plusieurs pistes de réflexion. Hevel c'est avant tout le souffle, la vapeur mais aussi la vanité ou le néant d'où le titre de ce billet. Ce shème a pour étymologie : בּל, terme de négation et avec l'article défini -ה- Abel est "le ne pas". Les verbes construits sur cette racine offrent tous un sens de destruction, de disparition, de détérioration, d'abolition d'ailleurs ici, s'entend l'homophonie* "Abel-Aboli".

Abel, "le souffle du néant", tué par son frère, est mort de ne pas avoir compté pour quelqu'un, pour ses parents particulièrement.

Marc-Alain Ouaknin, en faisant remarquer que la somme des chiffres primordiaux (de 0 à 9) est  égale à 45 comme la valeur numérique de Adam, de dire que dans l'ordre humain, chaque personne a une importance fondamentale, chaque singularité compte… La structure "alghébraïque" de l'humain-adam est portée par la présence de toutes les unités.

C'est dans le Coran, Sourate 5, 32, qu'il est écrit : " […] Celui qui tue un homme, c’est comme s’il tuait toute l’humanité. De même celui qui le sauve, c’est comme s’il sauvait tout le genre humain […] ".

* En français dans le texte : Lexique